I Tréma

Patrick Caujolle est un ex-fonctionnaire de police et un écrivain prolifique. Pas un simple auteur de polar. Un conteur d'histoires. Un vendeur d'intrigues à la ligne. Non, Patrick Caujolle a le souci du rythme juste. L'écriture n'est pas un accessoire chez lui. Le verbe, l'adjectif, la ponctuation forment un assemblage de matière à sculpter. Le soin que Patrick Caujolle apporte au style n'est pas un détail. Ce n'est pas non plus une coquetterie d'esthète. C'est plus que ça. Il nous évite le piège des émotions primaires et démagogiques dans lesquelles les auteurs de polar ont trop souvent tendance à entraîner leurs lecteurs.
Patrick Caujolle est l'auteur de nombreux ouvrages : des essais, de la poésie, des polars. Son dernier livre sortira en avril, il a pour titre L'orange était sanguine. Il nous a gentiment ouvert les portes de sa maison pour que nous fassions plus ample connaissance.

Anita Berchenko est éditrice et fondatrice des Editions du 38.
Après de multiples expériences dans le monde de l'édition, elle décide de créer en 2015 sa propre entreprise. Située à Villefranche de Lauragais la maison d'édition enregistre de très bons résultats et emploie 4 salariés.
En dix ans le catalogue est passé d’une cinquantaine de titres à 456 actuellement. On y trouve des fictions littéraires regroupées en plusieurs collections : polars, thrillers, Science-Fiction, fantasy, fantastique, romans historiques, fiction contemporaine, romances, jeunesse et classiques de la littérature.

La maison du 38 édite des livres sous format numérique et développe un modele vertueux: l'impression à la demande.

"Vent d'ouest avec rafales de pluie. Le matin Camille et Yves sont allés aux prestations. Le soir avons commencé à remonter le moulin à vent. Paulette est allée à Estèbe lui aider à faire la saucisse. Camille est allé la chercher et souper."

Ces quelques mots datent du 19 février 1954. Ils figurent sur Les carnets d'Emile, le blog tenu par Sébastien Saffon. Depuis plusieurs d'années cet enseignant retranscrit au fil des jours les écrits de son grand-père, métayer dans la campagne Lauragaise au cours des années 1950.

Les petits textes offrent un aperçu de la vie quotidienne des paysans à une époque où tous les gestes comptaient et où la solidarité régnait.

Sébastien Saffon a su mettre en valeur le trésor mémoriel que lui a laissé son grand-père. Mais cela ne lui a pas suffit. Il a ressenti le besoin de prendre la plume. Bien lui en a pris. Chaque ouvrage est une fenêtre sur un passé oublié. Celui des gens de peu, des taiseux, des vaillants modestes et silencieux.
Son deuxième roman, "Le Silence de la Combe", vient de sortir aux édition du 38.

L'auteur nous raconte la vie d'une famille du Lauragais bouleversée par la guerre. Jean est mobilisé comme réserviste à Agen. C'est à sa femme Jeanne de gérer la ferme et de s'occuper de leur unique enfant. L'apparition de Lino, un ouvrier italien que Suzanne a connu par le passé, vient réveiller des secrets enfouis.

Dans ce livre comme dans ses précédents ouvrages Sébastien Saffon perpétue le sillon creusé par son Grand-père... tout en semant les graines d'une autre histoire à venir.

Le romancier Pascal Dessaint était au salon du salon du livre d’hiver de Montgiscard.
Son dernier roman a pour titre, « 1886, l’affaire Watrin » chez Éditions Rivages
Un récit documenté qui revient sur un crime commis par des ouvriers du bassin minier de Decazeville (12).

Les Années de Plomb à Decazeville
Au tournant du XIXe siècle, Decazeville, située au cœur des houillères de l’Aveyron, devient le théâtre d’un important conflit social . Les ouvriers des mines, pris au piège d’un système imposé par les houillères, se voient contraints à l’endettement, les forçant à une dépendance économique oppressante.

La Grève de 1886 et l’Impénétrabilité de Jules Watrin
En janvier 1886, la frustration atteint son paroxysme. Près de 2000 mineurs se mettent en grève et envoient une délégation pour négocier avec leur chef Jules Watrin. La rencontre se déroule à la mairie de Decazeville. Watrin se montre sourd aux revendications des ouvrier. En bas la foule gronde et enrage.

La peur et le meurtre
Watrin prend peur, il se réfugie dans un bâtiment proche de la mairie. Des ouvriers le poursuivent. ils entrent, le frappent, le défenestre, en bas la foule l’achève.

Dix ouvriers, dont deux femmes, se retrouveront jugés aux Assises pour meurtre. L’injustice sociale, le capitalisme débridé et les drames qui en découlent sont magnifiquement explorés par Pascal Dessaint dans cette fresque sociale, rétablissant ainsi un pan oublié de l’histoire ouvrière.

Où est passé le mot « âme » ? Pourquoi a-t-il été escamoté ? Comment s’est-il évaporé de notre langue, volatilisé de notre culture, évanoui de notre quotidien ? Que signifie sa disparition ? Et que nous dit-elle de l’humanité contemporaine ?
Il n’y est pas allé d’une subite révolution. Il s’est agi d’un lent mais implacable effacement. Celui que Robert Redeker dévoile et démontre ici en refaisant l’histoire de ce mot perdu. Peu à peu, on a doté l’âme, vocable crucial, d’apparents compléments qui ont fini par se révéler de
complets substituts. On lui a préféré l’ego, le moi, le sujet, la conscience puis l’inconscient et, dernièrement même, le cerveau. Ainsi, de Descartes à Derrida, des premiers modernes aux ultimes déconstructionnistes, la spiritualité dévitalisée, le monde désanimé, l’homme désincarné n’ont cessé de croître sur l’âme désertée.
Mais la réalité de l’âme, elle, n’est pas éteinte. Elle s’est seulement absentée de notre pensée. Elle demeure le chiffre secret de la vie vivante et le restera tant qu’il ne sera pas trop tard.
Cet essai libre et libérateur nous invite à souverainement la redécouvrir, la retrouver, la sauver.
Philosophe, Robert Redeker est l’auteur d’une oeuvre remarquée en France comme à l’étranger où plusieurs de ses livres ont été traduits, parmi lesquels les ouvrages majeurs que sont L’Éclipse de la mort et Les Sentinelles d’humanité.